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Quand un chef de gang devient pasteur

Après une enfance difficile, j’étais en pleine crise d’ado. Au cours d’un voyage scolaire en Angleterre en février 1979 (la semaine de la mort de Sid Vicious), j’ai découvert le mouvement punk avec lequel je pouvais enfin m’identifier. Mon correspondant étant punk, tout s’est enchaîné très vite; ça a été l’initiation made in UK, pays d’origine.

De retour en Normandie, avec mes premiers badges et mes premiers vinyles punk, j’ai cherché à faire des «disciples» et j’en ai rencontré d’aussi convaincus que moi. On a formé une grande famille et un gang est né. On essayait de remplir nos journées: se retrouver entre potes, sniffer, boire, s’entretenir dans la culture, écouter de la zique, faire la parade dans les rues. Fallait avoir des tripes pour oser la différence et se balader en punk au début des années quatre-vingt. On risquait notre tête, surtout quand on se retrouvait seul. Très vite confrontés à d’autres jeunes, d’autres gangs, la violence a été crescendo. La plupart des gars que j’ai tapés étaient là pour ça, et volontaires en plus; c’étaient eux ou moi. On appelait cela l’«urban guerilla» (la guerre des gangs).

Côté toxicomanie, ça a été une escalade très rapide; au départ le «sniffin’glue» (de la colle à rustine ou de la colle Pattex dans un sac plastique) ou tout autre solvant dans un chiffon. C’était vraiment de la défonce bon marché avec en prime des packs de bière. Plus tard il a fallu trouver des combines pour les joints, la cocaïne, les amphétamines, les acides et les médocs. Ma motivation principale était l’autodestruction.

Côté idéologie, ça me fait sourire aujourd’hui quand je vais sur l’internet et que je lis des essais sur le mouvement punk, avec des tentatives d’y voir plus clair. Pour ma part, j’ai deux regards: celui d’avoir été à l’intérieur du mouvement à la bonne époque (j’ai connu les deux vagues, la «No Future» et la «Punk’s not dead») et celui du recul. Je pense que chacun a eu ses propres raisons, son propre parcours pour en arriver là. Chacun a son histoire, souvent l’histoire d’un paumé ou d’un idéaliste, en tout cas l’histoire d’un rebelle.

Il est dangereux de généraliser; certains étaient là pour trouver une famille, une fraternité; d’autres étaient là pour le côté provoc, d’autres étaient politisés (anarchistes), d’autres pour la baston, d’autres pour le côté suicidaire et défonce, d’autres en transit (pour aller ensuite en psychiatrie ou en prison), d’autres en terminus (ils y sont restés). Beaucoup étaient des blessés de la vie et leurs blessures n’ont fait que s’infecter; d’autres n’avaient pas de raison apparente, mais se sont fait contaminer. Pour ma part, je n’aimais pas la société et elle me le rendait bien. J’étais antisocial. J’aimais le côté «No Future», suicidaire.En tout cas chaque punk survivant de l’époque a aujourd’hui ses fantômes, et ça marque un homme.

Je n’ai pas été punk par hasard, ça a été le mouvement rebelle de mon adolescence; j’ai tout de suite embarqué. Quand le punk a commencé à sonner faux, juste à devenir un look, une mode, je me suis tourné vers du plus radical, du plus dur; comme beaucoup de punks désillusionnés de cette époque, je me suis tourné vers le mouvement Oi!, avec des accointances skinheads, mais le cœur punk. Punk d’un jour, punk toujours.

Suite à une hospitalisation, mon voisin de chambre m’a parlé de Dieu, d’une possibilité d’avoir une nouvelle vie, un nouveau départ. J’ai testé mon interlocuteur, nous nous sommes séparés; après plusieurs semaines de déclin, de malheur, j’ai repris contact avec lui, j’ai assisté à une réunion, j’ai eu un choc culturel. En novembre 1983, j’ai crié à Dieu, il m’a touché, m’a délivré instantanément de la drogue; j’ai vécu une restauration complète. Jésus m’a guéri physiquement, psychiquement, socialement. Aujourd’hui je suis pasteur, je suis marié et j’ai trois enfants.
Moi qui étais adepte du «No Future», aujourd’hui je sais que, selon la Bible (Jérémie 29:11), Dieu a pour moi des plans de bonheur et de paix pour me donner un FUTUR et une espérance.

Patrick

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