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Etat des lieux de la délinquance juvénile en Suisse

Malgré un sentiment d’insécurité qui s’accroît, les chiffres ne montrent pas une augmentation des délits commis par des mineurs durant les vingt dernières années. Par rapport au début des années quatre-vingt, nous constatons même un net recul pour bien des délits… sauf pour les violences, les lésions corporelles et les menaces qui sont en augmentation depuis une dizaine d’années.

L’impression d’une dégradation parmi la jeunesse et les sentiments d’insécurité sont entretenus par les médias qui sont friands de ces faits divers et les rapportent de manière souvent disproportionnée et sans recul ni analyse.
Il faut pourtant nuancer les chiffres des statistiques de la police, dans ce sens que le taux de dénonciation peut varier d’un délit à l’autre (il est élevé pour les vols et les dommages à la propriété, car les assurances l’exigent; il l’est moins pour les violences physiques) et d’une époque à l’autre. Diverses recherches ont montré que les jeunes dénoncent moins qu’avant les violences qui leur sont faites. La violence s’est donc banalisée et tend à être considérée comme normale. Il faudrait donc intensifier la prévention dans les écoles pour contrer cette tendance.

L’analyse des causes des comportements délictueux des mineurs n’étonnera personne:

  • La publicité ciblée sur les jeunes fait naître toutes sortes de besoins et de convoitises qui a fait d’eux des consommateurs (de marques notamment) prisés et très rentables ou des voleurs.
  • L’ennui est loin d’être la dernière cause de délinquance, et là aussi il convient d’encourager les activités de jeunesse, car elles sont un moyen efficace de prévention sociale.
  • Les difficultés familiales, scolaires ou d’apprentissage incitent souvent ces jeunes à se regrouper en bandes pour «exister» et tenter d’être reconnus quelque part; ces bandes fonctionnent selon la loi du plus fort. Ce sont souvent des indigents culturels et intellectuels, y compris les groupes d’extrême droite xénophobes.
  • La télévision, les jeux vidéo violents (qui sont de véritables conditionnements à tuer) et l’internet jouent un rôle important dans les violences, en particulier sexuelles, observées. Par le net, l’enfant et l’adolescent sont très tôt confrontés à la pornographie. L’accès en est facile et gratuit (presque trois millions de pages francophones rien que pour cette catégorie). Cette exposition massive à la pornographie induit chez les jeunes une perception complètement faussée de la sexualité, dissociée de tout sentiment amoureux. Cela débouche sur des comportements violents et aberrants dans lesquels ils reproduisent ce qu’ils ont vu. Les garçons sont souvent très machos et les filles pensent être des «bombes sexuelles» au service des hommes. Les ados pensent que c’est une sexualité normale et sont étonnés quand ils sont dénoncés (assez rarement) et arrêtés.
  • Le cannabis participe bien sûr à la délinquance juvénile. Il tend à se banaliser et surtout à devenir plus fort (passant en vingt ans de cinq pour cent à trente-cinq pour cent de THC) et donc plus dangereux, en particulier pour la santé mentale des plus fragiles.

Les parents sont souvent dépassés, parce que souvent absents et moins compétents dans le domaine informatique que leurs enfants. Certains baissent les bras et laissent faire, tristement.
Mais, comme dans toutes les générations passées, la grande majorité de ces jeunes délinquants s’amenderont bientôt, alors qu’ils gagnent en maturité.

Source: La délinquance des jeunes d’Olivier Guéniat (Editions PPUR), résumé par Anne Kreis

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