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Le renouveau messianique en Israël

Portrait d’une communauté éprouvée, mais croissante

Sont-ils  six mille? dix mille? quinze mille? On ne connaît pas avec exactitude  le nombre de  juifs messianiques (c’est ainsi que se nomment les juifs croyant en Yeshua HaMashiah, Jésus le Christ) qui vivent dans l’Etat d’Israël aujourd’hui (sept millions et demi d’habitants). Sans doute le chiffre de dix à douze mille constitue-t-il une bonne approximation. Des statistiques officielles? Il n’y en a pas, et c’est peut-être mieux ainsi. Explications.

Dans  la société  israélienne contemporaine, la communauté messianique souffre d’un double fardeau. Il y a d’abord  le poids de l’histoire. Les chrétiens? Ce sont ceux qui ont persécuté les juifs durant des siècles. L’Eglise? C’est celle qui a justifié théologiquement si longtemps l’éviction du peuple juif. Jésus-Christ? Un traître, un imposteur, un étranger. Ce n’est donc pas notre frère…

Il y a ensuite toute la question identitaire.

Si, après deux mille ans de dispersion, le peuple juif existe toujours, n’est-ce pas parce qu’il a refusé, dans toutes les contrées où il a été dispersé, de s’assimiler à la population locale? N’est-ce donc pas parce qu’il a refusé de se convertir purement et simplement au christianisme ou à l’islam qu’il existe toujours? La question identitaire est presque source de schizophrénie. Un juif chrétien? Impossible!

C’est bien pour cela que la communauté des croyants en Jésus préfère le nom de messianique, de l’hébreu Mashiah, le Messie, oint. Etymologiquement, il s’agit de la même signification que le terme chrétien, du grec Christos, oint. Dans tout  le Moyen-Orient,  le combat de ceux qui croient en Jésus est d’ailleurs  le même;  il s’agit d’abord de rappeler que la  foi  en  Jésus n’est pas en premier lieu une  idéologie occidentale,  et donc  étrangère, mais bien plutôt une  croyance d’abord locale, en quelque sorte un «produit du terroir».

Les croyants en Israël bénéficient certes de la liberté de réunion, mais les lieux d’assemblée sont souvent discrets; bien des lieux de culte n’ont pas pignon sur rue, on ne s’affiche pas comme communauté messianique dans un quartier donné. Et cela pour éviter non pas les persécutions des autorités, mais les brimades des voisins, de la communauté juive orthodoxe en particulier. Il est arrivé que des orthodoxes mettent le feu à une communauté de juifs croyant en Jésus…

Dans la société, affirmer en tant que juif que l’on croit en Jésus suscite souvent la désapprobation. Certes, cette dernière est moins forte dans  les milieux laïcs ou occidentalisés, comme à Tel-Aviv, métropole mondaine où chacun croit et fait tout ce qu’il veut et où la misère morale et souvent matérielle constitue une opportunité pour l’Evangile. Jésus lui-même n’a-t-il pas dit aux principaux sacrificateurs et aux anciens du peuple que les publicains et les prostituées les devanceraient dans le royaume de Dieu (Matthieu 21:31)?

Les juifs orthodoxes, quant à eux, peuvent réagir de manière violente au témoignage de l’Evangile et rendre la vie dure à ceux qui ont choisi  le chemin étroit. La ville d’Arad, à l’est de  la mer morte, constitue un lieu où la situation est particulièrement difficile pour les croyants. Les orthodoxes usent aussi de  tout  leur poids politique pour empêcher l’immigration légale de Juifs messianiques dans le pays, ou de bloquer leur dossier en cas de suspicion. Or le Ministère de  l’intérieur est entre  leurs mains… De même,  le mariage entre  juifs en Israël se doit d’être religieux, sous  l’autorité
d’un rabbin, et de nombreux messianiques s’associent aux laïcs pour revendiquer l’instauration du mariage laïc…

Malgré toutes ces difficultés, la communauté messianique est en croissance permanente; certains parlent de croissance exponentielle. Ne comptait-on pas seulement une poignée de messianiques dans les années 1970? Les croyants sont aussi de plus en plus conscients de leur héritage identitaire, de leur rôle pour les nations et de leur importance spirituelle dans la fin des temps. Pour les fêtes juives majeures de Pessah (Pâques), Shavouot  (fête des Semaines, Pentecôte) et Soukkot  (fête  des Cabanes), de  nombreuses communautés messianiques «montent à Jérusalem» pour s’unir dans la célébration, comme à l’époque de l’Israël biblique!

Youval

Site: www.reviveisrael.com

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