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Témoins dans les milieux gothiques

Avant de s’improviser évangéliste chez les gothiques, quelques réflexions et précautions s’imposent. Si c’est ton cas, essaie d’y répondre aussi honnêtement que possible:

  • La motivation: Désir de flirter avec ce milieu? Provocation à l’égard des parents? Fascination pour un look, une musique, un mode de vie?… Ou réel amour pour ces jeunes et désir de les amener à Jésus?
  • L’appel: Désir de sortir du lot? De briller dans son groupe de jeunes ou son église? Justification d’une fausse motivation? Présomption ou réel appel de Dieu?
  • La préparation: Quelle connaissance du milieu et de ses connections ténébreuses? Quelles vulnérabilités dans ma foi et/ou dans ma personnalité? Bonne connaissance de la parole de Dieu? A-t-elle renouvelé ma vision du monde? Seul ou en équipe? Est-ce le temps de Dieu? Le cas échéant, où pourrais-je les emmener pour faire d’eux des disciples?
  • Le soutien: Mon pasteur approuve-t-il mon projet (couverture)? Ai-je une équipe d’intercesseurs qui prie régulièrement pour moi et pour ce travail? Ai-je un coach – un aîné – avec lequel je peux partager et auquel je rends des comptes?

Rassure-toi, il n’est pas nécessaire que tu sois parfait pour commencer à évangéliser, même dans ce milieu! Mais il vaudrait mieux que tu saches où sont tes points forts et tes points faibles et que tu travailles, avec l’aide d’un bon coach, à marcher de progrès en progrès.

Anne Kreis

Mon expérience       
«Personnellement je pense qu’être gothique et chrétien m’ouvre énormément de portes au niveau de l’évangélisation dans le milieu du metal par exemple. Si un chrétien traditionnel essaie d’aborder un gothique dans la rue, il y a de fortes chances que celui-ci ne s’arrête pas... Tandis que j’ai remarqué que je n’avais pas forcément besoin d’aller auprès d’eux, que ce sont souvent eux qui viennent discuter avec moi. De plus, le fait que je sois comme eux au niveau du look et de la musique que j’écoute fait qu’ils respectent plus facilement mon témoignage et ma foi que celle d’une autre personne.»

Julien

A la recherche des perdus

Le pasteur David Hart, 57 ans, de San Diego aux Etats-Unis, s’habille souvent en gothique et sort la nuit pour se faire des amis parmi les ados et les jeunes de la sous-culture gothique. Il n’y a là rien d’extraordinaire, car cela fait plus de vingt ans qu’il le fait. A cette époque, il a quitté une carrière de promoteur de concerts pour ouvrir une église qui cherche à atteindre les jeunes qui sont dans le heavy metal.
C’est ainsi qu’il a rencontré Lythia il y a bien quelques années. Elle avait 14 ans à l’époque et dirigeait tard dans la nuit une cérémonie vampirique pour des amis, juste à l’extérieur d’un club de danse gothique. Il l’a vue se couper et recueillir son sang dans une coupe, puis passer la coupe à la ronde pour que chacun fasse de même. Quand la coupe est revenue à elle, Lythia a fait une incantation, puis l’a passée afin que chacun en prenne une gorgée. A la fin, elle a vidé la coupe et a clos le rituel.
Lythia faisait de la magie; ses amis et elle essayaient de se transformer en vampires. David a essayé de l’approcher après coup… «Tu es le pasteur qui a envahi notre club, lui a-t-elle dit; ça ne sert à rien de parler ensemble, tu vas juste me gonfler avec un sermon sur l’occulte et les démons.» David lui a répondu: «Ça n’est pas du tout cela; j’étais seulement curieux… Comment vas-tu éviter d’attraper le sida?» Jeune adolescente, Lythia n’avait jamais envisagé cette possibilité. Le souci de David a débouché sur une amitié entre eux; puis son engagement a gagné le cœur de Lythia, qui a donné sa vie à Jésus deux ans plus tard. Elle-même a conduit son ami à Christ un an après. Aujourd’hui elle est libre du vampirisme et plus heureuse qu’elle ne l’a jamais été.
Le pasteur Hart affirme que les gothiques sont souvent mal jugés par la société: «Les gothiques sont des intellectuels, assez artistes et passifs; ils lisent beaucoup et réfléchissent. Là où le métal se tapait la tête contre le mur, la musique gothique le considère seulement. Ils ont tendance à être sombre à l’extérieur, parce qu’ils pensent refléter ainsi la réalité de la vie, qu’ils considèrent comme douloureuse et nous menant tous à la mort. La plupart des gothiques se sont entendu dire qu’ils étaient gros, laids et stupides. «Je n’arriverai jamais à rien» est leur plainte la plus répandue.»
Pour combattre ce rejet, David sort de son monde pour construire des relations avec eux. Une fois, il est allé avec un groupe de gothiques à un concert de Marilyn Manson; il en est ressorti moins offensé par le concert que par le comportement des chrétiens qui faisaient le piquet tout autour. Ils me criaient que j’irai en enfer si j’allais à ce concert. J’ai pensé: «Tu ne comprends pas. Je vais en enfer si je n’y vais pas. Malheur à moi si je ne prêche l’Evangile.» Ils n’avaient aucune idée de qui j’étais et de ce que je faisais là. Ils savaient seulement crier.
David Hart admet qu’il se sent parfois isolé dans ce ministère. Les jeunes pasteurs pensent qu’il est trop vieux pour comprendre la culture des jeunes. «Mais je travaille avec la jeunesse depuis trente ans, je ne suis pas naïf!» dit-il.

Repris et légèrement résumé du Charisma d’août 2001, traduit par Anne Kreis

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