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Aveuglé...

J’ai été engagé durant quatre ans dans l’équipe de responsables d’une église qui avait une réelle passion pour Jésus, un cœur pour les perdus et qui voulait vivre sa foi de manière radicale. J’y ai beaucoup appris, mais pas mal souffert aussi…

Progressivement, les pressions se sont faites plus fortes et les abus spirituels et de pouvoir sont devenus plus évidents. Il s’agissait de pressions de la part du leader spécialement sur les autres responsables qui l’entouraient: leur présence était obligatoire à chaque réunion, peu importe s’ils avaient d’autres obligations (familiales, mariage, etc.; s’ils allaient tout de même à ce mariage, ils étaient sévèrement repris en public, accusés de ne pas faire la volonté de Dieu, d’être à côté de leur appel).

Je n’étais pas non plus à l’aise avec l’obligation de se conformer à la manière «orthodoxe» d’être ou d’évangéliser; c’était stéréotypé, je n’avais plus la liberté d’être moi-même, d’entrer en contact comme je le sentais. Tout était réglementé, il y avait beaucoup de lois, de contrôle, de «Dieu m’a dit…».

Dans cette église, nous n’étions pas reconnus dans notre identité, nos dons; il fallait penser comme le responsable et servir ses buts (que son église grandisse). Durant tout notre temps libre, notre priorité était de «faire la volonté de Dieu» et bien sûr cette volonté ne concernait que notre groupe, les autres chrétiens n’étant pas aussi avancés. Cette personne ne donnait que très rarement des encouragements, ses remarques étaient essentiellement négatives et parfois je devais subir ses humiliations quand elle était en colère parce que je l’avais affrontée sur un point ou un autre (une fois par exemple, ce responsable avait reconnu ses torts et s’était repenti avec moi; plus tard devant les autres responsables, il m’a descendu et cassé, me traitant d’envoyé du diable).

Le leader n’était jamais responsable de quoi que ce soit (bien que ce soit toujours lui qui décide de tout); de nombreuses personnes ont fini par quitter le groupe, et il proférait des menaces en public contre elles. Tout cela engendrait beaucoup de confusion; nous avions peur d’être repris et cassés, si bien que parfois nous demandions pardon non par conviction, mais pour qu’il nous lâche. Nous étions aveuglés, parce que nous aimions tellement le Seigneur; nous voulions faire ce qu’il y a de meilleur pour lui, de toutes nos (propres) forces… si bien que nous avons oublié sa grâce!

Ce qui m’a préservé, c’est mon intimité avec Dieu; il a été fidèle et m’a averti que j’allais partir; parfois il m’a donné une approbation si claire sur une action, alors que quelques jours plus tard le leader me démolissait en flèche à ce propos. Il n’empêche que je suis parti avec une estime de moi très basse, comme un pécheur, et j’ai mis une petite année à me reconstruire. Aujourd’hui encore, je ne peux pas relire ses enseignements.
Je voudrais encore ajouter que Dieu a averti ce responsable à de multiples reprises, souvent par des orateurs de passage qui ne connaissaient pas la situation, de même que par des leaders qui ont tenté de le confronter. Pour l’instant, l’aveuglement et l’orgueil persistent… mais la grâce de Dieu n’est pas épuisée!

Ce que je voudrais dire aux personnes victimes de ce genre d’abus, c’est qu’il ne faut pas avoir peur de partager ces faits et ce qu’elles ressentent avec d’autres chrétiens matures de l’extérieur. Ce n’est pas de la critique, mais un besoin légitime d’y voir clair, d’avoir un autre regard et un peu de recul.

Steve (prénom fictif)

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