Vous pouvez également faire une recherche par mot clé. Une fois le texte entré dans le champ, tapez le bouton "Enter" de votre clavier.

TV, radio, Internet, presse, ciné... comment gérer?

Tendez l'oreille et ouvrez les yeux... où sont les médias ? Partout, de la table de notre petit déjeuner (les pubs sur les boîtes de céréales) aux dernières notes de musique entendues à la radio avant de fermer l’œil, des écrans de nos téléphones et ordinateurs aux affiches de nos rues... Ils se trouvent presque en tous lieux, et ils occupent beaucoup de notre temps, parfois trop...

Faites le calcul: combien de temps passez-vous chaque jour devant la télé (moyenne pour la Suisse romande en 2001 : 164 minutes), devant l'ordi, la radio ou la console de jeu ? Additionner les totaux permet de se faire une idée de la place importante que prennent les médias dans nos vies... et de se poser la question cruciale : est-ce bien nous qui choisissons et utilisons les médias de façon réfléchie et active, en fonction de ce que nous voulons y trouver (notamment distraction et infos) ? La Bible –  un média elle-même –  peut nous aider à adopter un comportement équilibré en rapport avec les médias.

Nous allons tirer quatre vérités à propos des médias à partir d'un extrait du discours de l'apôtre Paul à Athènes :  «Ainsi, puisque nous sommes ses enfants, nous ne devons pas imaginer la moindre ressemblance entre la divinité et ces idoles en or, en argent ou en marbre que peuvent produire l'art ou l'imagination des hommes» Actes 17:29

1. Les médias sont fruit de l'activité humaine, rendue possible par Dieu

«L'art ou l'imagination des hommes» a produit nombre de découvertes à travers l'histoire. Telles des outils, ces inventions ont été parfois bien utilisées, parfois mal. La Bible envisage les facultés humaines «à l'image» de celles qui caractérisent Dieu. Si les médias ont été inventés, c'est que Dieu en avait ouvert la possibilité, tant sur le plan des matériaux et des procédés que sur celui de l'intelligence à mettre en oeuvre pour leur mise au point. Certes, les médias constituent des outils délicats à utiliser - ils tiennent plus du couteau très affûté que de la petite cuillère à café - mais on peut voir en eux d'extraordinaires moyens pour étendre nos connaissances par exemple.

Un média c'est comme un tuyau, un canal qui permet de véhiculer de l'information d'un point à un autre. Mais ce tuyau n'est pas «neutre», il influence le message qui passe à travers lui. Imaginez un ruisseau qui entre dans un tuyau pour en ressortir plus loin : son débit dépendra de la grosseur du tuyau, et selon sa composition, celui-ci peut donner une couleur à l'eau. Chaque média influence le message qu'il peut véhiculer : ça n'est donc pas pareil de transmettre quelque chose par SMS, par un e-mail, un coup de téléphone ou une interview télévisée. Chaque média devrait être choisi en fonction de ce qu'il permet de mieux faire, selon ce que nous souhaitons transmettre ou recevoir.

2. Les enfants de Dieu sont «faits pour communiquer»

Dès les premières pages de la Bible Dieu propose à l'humanité de communiquer, homme et femme entre eux, et avec leur Créateur. Sans imposer la communication, Dieu Se propose, Il parle et attend la réponse de Ses créatures (voir Genèse 3,9), et Il le fait avec persévérance à travers l'histoire (voir Hébreux 1,1). «Puisque nous sommes ses enfants». Hommes et femmes sont créés avec des capacités énormes en matière de communication. Un regard, un geste, une parole... nous pouvons exprimer de mille manière une idée, un sentiment.

Les médias peuvent dans une certaine mesure favoriser la communication, un peu à l'image de l'affiche qui présente un téléphone rudimentaire composé d'une ficelle tendue et de deux boites de conserve. Pourtant, dès qu'un média se place entre deux personnes, quelque chose change, la communication n'est plus directe ni totalement interactive. Aucun média ne devrait remplacer la communication directe. Si vous êtes à l'hôpital, une lettre ou un coup de fil vous feront plaisir, mais une visite sera la preuve que quelqu'un prend du temps pour se déplacer, vous rencontrer, parler avec vous et vous écouter parler...

3. L'histoire des médias associe textes, images, sons et... argent!

Une des trois plus grandes chaînes de télévision aux Etats-Unis a mené une campagne publicitaire intéressante il y a quelques années. «Huit heures par jour, c'est tout ce que nous vous demandons» était un des slogans affichés sur le web ainsi que sur les bus de la ville de New York notamment. Les personnes qui dirigent les médias veulent que leur «audience captive» - c'est comme ça qu'ils nous appellent - consomme le plus possible leurs programmes... pourquoi ? En fait, ce ne sont pas les programmes qui sont le plus important, mais ce qu'il y a entre, à savoir les publicités. Les propriétaires des médias vendent de l'audience (vous et moi) à des marques qui veulent faire la promotion de produits. La pub rapporte beaucoup d'argent, et c'est elle qui fait vivre la grande majorité des médias. Il faut donc rassembler le plus possible de personnes derrière un programme pour pouvoir facturer le plus cher possible la publicité qui y est associée. Pourquoi est-ce important de savoir cela? C'est que la publicité influence aussi le contenu des programmes. En effet, les publicitaires qui veulent vendre des savonnettes ont tout intérêt à s'adresser aux personnes qui iront acheter ces produits; ils ont donc imaginé des programmes qui intéressent cette partie de la population (les «femmes au foyer») et c'est ainsi que sont nés les «soap operas» ou «programmes savonnettes» (feuilletons, séries) en radio et en télévision. Déjà du temps de Paul les images des idoles étaient associées à de l'or et de l'argent...

Aujourd'hui, quand vous entendez une histoire racontée à travers un média, il faut vous poser la question suivante: qui a créé cette histoire, et est-ce pour me vendre quelque chose à travers de la pub (avant, après ou pendant que cette histoire est racontée)?

4. Les médias ne doivent pas se substituer à la réalité

Les trois images suivantes sont tirées du film «Nurse Betty» qui présente une jeune femme obnubilée par un feuilleton de télévision, au point qu'elle verse le café à son client sans quitter l'écran TV des yeux.

Un feuilleton TV peut constituer un très bon divertissement, c'est vrai... mais lorsqu'il vient se substituer à des expériences de la vie réelle, le média devient barrière plutôt que canal à l'égard de la communication. «Nous ne devons pas imaginer la moindre ressemblance entre la divinité et ces idoles». Une statue n'est pas Dieu ; la Bible condamne d'ailleurs avec force toute tentative de représenter le Créateur (voir Exode 20,5) car on rabaisserait le Dieu tout Autre à une entité définie selon nos critères et notre «petite» imagination. On ne doit pas remplacer Dieu par quelque image que ce soit. On ne devrait pas non plus remplacer une expérience réelle par son substitut médiatique. Un exemple : si je ne connais le football que par des matchs vus à la télé, est-ce que je peux vraiment prétendre avoir fait le tour de la question ? Ne vaudrait-il pas mieux vivre un match en direct, au stade, pour vibrer avec tout le public, voir et entendre ET participer à l'événement ? Mieux encore, je pourrais être joueur...

L'image du monde qui nous est renvoyée par les médias n'est pas la réalité ni même la copie conforme de celle-ci. Les médias nous offrent des représentations du réel. Ces représentations sont faites par des gens qui gagnent leur vie en grande partie par la pub, et celle-ci, nous l'avons vu, peut influencer leur manière de faire, leurs choix. Le monde des médias est ainsi largement dirigé par l'argent (voir à ce propos Matthieu 6,24), mais beaucoup de bonnes choses demeurent... à nous de gérer au mieux ce potentiel, pourquoi pas en devenant soi-même producteur de messages à travers les médias (site web, affiches, etc...) Des chrétiens ont à travers l'histoire adopté deux positions extrêmes en rapport avec la TV (et avec d'autres médias aussi) : le rejet absolu («pas de télé chez moi»), ou au contraire l'utilisation exagérée («je ne vais plus à l'Eglise, je regarde la messe ou le culte à la télé»). Il existe une meilleure manière d'envisager la TV comme tous les autres médias: il s'agit de rechercher une position d'équilibre. Conscients de ce que chaque média peut apporter mais aussi de ses limites et des dangers de manipulation qui existent, nous pouvons faire appel aux médias en restant maîtres de leur usage, nous pouvons en profiter et pourquoi pas en faire profiter d'autres. Une bonne possibilité vous est offerte en consultant le site Internet www.media-forum.ch et en rejoignant (dialogue, prière, soutien) des chrétiens engagés dans les médias en Suisse romande.

Faites vous-même la conclusion de cette réflexion sur les médias : pensez à quelque chose qui s'est passé durant ces 6 derniers mois et qui constitue pour vous un bon souvenir, quelque chose que vous auriez plaisir à raconter. Ça y est, vous avez ce bon souvenir ? Et maintenant comparez-le avec la statistique suivante : dans plus de 95% des cas, ces bons souvenirs ne sont pas liés à l'utilisation d'un média. Ce qui reste dans nos mémoires comme des «bons souvenirs», la plupart du temps, ce sont des expériences vécues dans le monde réel, et le plus souvent à plusieurs. Mais ça, les médias n'en parlent pas souvent...

Pierre-André Léchot

dossiers-chaback-titre
Dossiers Chaback : Dieu en action
Dossiers Chaback : eglise
Dossiers Chaback : Famille et relations
Dossiers Chaback : Faits de société
Dossiers Chaback : Médias
Dossiers Chaback : Musique