Manou, un pasteur rappeur… qui décape un max!
Peut-être l’avez-vous vu témoigner en 2006 dans l’émission TV de Jean-Luc DelarueÇa se discute!, sur France 2? Il nous disait alors: «Ce qui m’a motivé, c’est le désir de montrer une autre image de la foi chrétienne, la présenter comme une foi qui bouge et présenter un Dieu qui s’intéresse au quotidien des gens, qui n’est pas lointain. Montrer l’amour de Jésus-Christ au monde.»
Né à Yaoundé au Cameroun, Manou Bolomik a un grand-père musulman, une grand-mère protestante… et une mère catholique! Il a donc grandi dans une pratique régulière de la religion. Dès l’enfance, il est féru de musique, de poésie et d’imaginaire. L’avènement de MC Solaar lui montre qu’il est possible de marier ces genres et d’en faire un art. C’est le déclic! Il a alors 12 ans et commence à écrire avec quelques copains. Le groupe Max In Decit qu’il fonde alors joue dans la rue, participe à des concours de rap dans les boîtes de nuit et s’affronte à coups de rime avec les autres. Sa révélation de Jésus-Christ se fera plus tard, le jour même de la rentrée scolaire de première.
Exclu du lycée pour avoir fait des bêtises, il se rend alors chez un ami du groupe, qui lui propose de prier… «J’ai fait une prière de quelques mots très simples, dit Manou. J’ai demandé à Dieu de se manifester à moi s’il existait, parce que j’en avais vraiment besoin!» Point d’apparition, mais une sérénité, une vraie paix envahissent alors son cœur. Cela va changer sa vie! Après cette expérience, il fréquente une église évangélique locale, bien vivante. Pendant six mois, il délaisse le rap et les textes agressifs qu’il chantait naguère.
Comme il n’arrive pas à faire comprendre à ses copains le changement qu’il vient de connaître, il décide de reprendre le rap. Deux autres chrétiens et lui forment le groupe Archangélik. Ils font alors connaître le rap aux milieux évangéliques, mais surtout Jésus aux jeunes de leur âge. En 1999, il débarque en France et s’y installe pour obtenir une maîtrise d’économie à l’Université de Pau. 2002 est une année décisive pour Manou et son rap; il rencontre alors Mistadool, et c’est avec sa complicité qu’il sort Fantastik, album phénoménal de douze titres, vraie explosion de hip-hop, de ragga, de R’n’B et de rap chrétien, avec des paroles directes et authentiques.
Aujourd’hui pasteur à Pau, Manou participe activement à la vie de son église, notamment dans des actions telles que les «soupes de nuit», qui sont offertes tout l’hiver aux populations défavorisées de la ville. Dans son premier opus il nous disait: «Jésus est magnifique. Quand je prends le «mike», c’est pour l’acclamer, c’est pour le louer, c’est pour le glorifier…» Il nous dit encore: «J’assume ma foi et je la chante, je dis aux jeunes de laisser entrer Jésus en eux. Je n’aime pas les religions, j’aime la liberté que donne la foi.»
Alain Kreis