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La danse comme expression d’adoration

Interview de Sylviane Busset

Chaback: Sylviane, pourrais-tu te présenter en deux mots?

Sylviane: Je suis mariée, mère de deux enfants et grand-mère d’un petit gars de trois ans. J’habite la région genevoise et suis enseignante… bientôt à la retraite! Cela fait une vingtaine d’années que je marche avec le Seigneur.

Ch.: J’aime beaucoup te voir danser durant la louange; comment as-tu débuté?

Sylviane: Je chante faux et j’en étais très frustrée, surtout dans la louange. Mais j’ai un don corporel et c’est naturellement que des gestes et des images me sont venus. Au début, je me mettais au fond de l’église et j’exprimais mon adoration à Dieu par des gestes; puis mes pieds ont commencé à bouger… pour aboutir à la danse! Par la suite j’ai pu, avec d’autres, servir l’Eglise avec mes dons dans plusieurs comédies musicales ou chorégraphies avec les enfants. La plus profonde a été une chorégraphie sur le «notre Père».

Ch.: La danse est-elle un appel sur ta vie?

Sylviane: Oui, j’ai reçu plusieurs prophéties à ce sujet et cela m’a enlevé la crainte des hommes ou du pasteur.

Ch.: Est-ce venu naturellement? T’es-tu formée?

Sylviane: J’ai suivi une petite formation avec Christine Sayous et une autre avec Stella Laroque. Mais je voulais avant tout que le Saint-Esprit soit mon professeur et ne pas être trop influencée par des cours ou des techniques.

Ch.: Il existe bien des sortes de danses, dont certaines peuvent être très sensuelles. Qu’est-ce qui distingue la danse d’adoration?

Sylviane: Si nous écoutons et que nous marchons selon l’Esprit, notre danse ne sera pas sensuelle. Prier avant, et si possible avec l’équipe de louange, est très important. Nous devons venir avec des motivations justes et un cœur lavé de toute impureté. Si nous dansons pour les gens, la sensualité peut venir et avec elle des esprits impurs ou de séduction. Nous devons y veiller. Je trouve important de toujours porter des vêtements décents; personnellement, j’aime être belle pour mon Seigneur, mais pas séduisante pour les hommes. Je mets donc des robes longues avec des pantalons dessous et un foulard autour de la taille. C’est très classique, mais je me sens bien comme cela.

Ch.: Quand nous débutons, nous devons donc vérifier nos motivations, c’est-à-dire pourquoi, pour qui dansons-nous?

Sylviane: Oui! Si c’est pour être vu ou complimenté, cela risque vite de devenir ambigu! Dans la Bible, il y a des exemples où les danses sont mauvaises: idolâtres dans Exode 32:19, 25 ou sensuelles dans Matthieu 14:6.

Ch.: Quand tu danses dans l’église, c’est tellement évident que tu le fais pour ton Seigneur et ton bien-aimé; tu as l’air d’avoir oublié le «public». Est-ce juste?

Sylviane: Oui, complètement! Mon cœur est fixé sur lui.

Ch.: Parlons du public. As-tu reçu des remarques (positives ou négatives) de la part des chrétiens?

Sylviane: Des négatives, très peu… et le Seigneur m’a toujours encouragée! Des positives, souvent; des gens m’ont dit que le Seigneur les avait touchés et même guéris par des mouvements qu’il m’avait inspirés. C’est réjouissant et tout à la gloire de Dieu. Par contre, je n’accepte pas les compliments du genre: «Tu danses si bien, tu es tellement souple…», car ceux-ci n’apportent rien de positif.

Ch.: A ton avis, qu’est-ce que la danse d’adoration apporte dans l’Eglise?

Sylviane: Je pense que, tout comme la louange par la musique, la danse touche notre âme à un niveau plus profond que l’intellect. Dieu peut aussi l’utiliser pour apporter un message prophétique à l’Eglise; je «travaille» depuis un moment sur une chorégraphie à plusieurs que j’ai reçue de l’Esprit, et je sais qu’au travers de cette danse, Dieu veut parler à son peuple. Une fois, j’ai vécu par la danse comme un accouchement pour Genève; c’était dans un séminaire prophétique. J’ai également reçu des chorégraphies pour danser sur des chants (demandé par l’église).

Ch.: Qu’en dit la Bible?

Sylviane: La Bible parle de danses. Le plus célèbre passage concerne David qui a dansé de toute sa force devant l’Eternel, et qui a été méprisé pour cela par sa femme. Nous pouvons distinguer la danse de louange et d’adoration, la danse prophétique et la danse de combat (attention à celle-ci, car nous «attaquons» l’ennemi). Voici quelques références à ce sujet: Exode 15:20-21, 2 Samuel 6:14, 16, Psaume 149:2-3, 8-9, Psaume 150:4 ou 1 Samuel 18:6-7. Toutes ces formes de danses ne sont pas produites par notre pensée ou par notre réflexion, mais par notre obéissance aux impulsions de l’Esprit.

Ch.: Quelle part ont des accessoires comme les bannières, les rubans de couleur, etc.?

Sylviane: Très souvent, c’est un support qui exprime symboliquement quelque chose que l’Esprit fait ou dit. Personnellement, j’aime également louer avec des tissus, des foulards, des voiles, des bannières aussi, avec lesquelles je danse. Il m’est arrivé d’être conduite à «construire» un chemin avec des foulards, ou un fleuve symbolique que les gens étaient invités à traverser. Mais attention, ces accessoires n’ont aucune puissance en eux-mêmes pour guérir quelqu’un ou combattre l’ennemi. Ils restent des symboles. C’est Dieu qui a le pouvoir d’accomplir ces choses par son peuple; c’est lui qui touche, guérit et sauve!

Les couleurs ont aussi des significations symboliques que nous retrouvons dans la Bible, par exemple dans Exode 26:1, Exode 28:5-8 ou Esaïe 1:18.

Ch.: La permission de danser durant la louange est donnée par le pasteur ou les responsables. Est-il facile de se soumettre à leur autorité, voire à leurs restrictions quand des choses brûlent dans ton cœur? Comment le vis-tu?

Sylviane: Je le vis assez bien, car je me soumets de bon cœur. C’est vrai que nous ne devons pas danser devant une assemblée sans avoir reçu l’autorisation du pasteur. Nous avons besoin d’être couverts par l’autorité de l’église; elle est notre protection et aussi celle de l’Eglise par rapport à des esprits de rébellion ou de séductions que nous pourrions véhiculer. Mais parfois aussi, je ressens un frein de la part des responsables; cela m’attriste et je suis bien sûr beaucoup moins libre.

Ch.: L’église t’a récemment demandé d’enseigner aux intéressés ce qui concerne la danse dans l’Eglise. Comment cela s’est-il passé?

Sylviane: Après avoir prié, nous avons vécu des choses très fortes; le Seigneur nous a donné beaucoup d’images et de paroles. Les dames (eh oui, il n’y avait «que» des dames, et pourtant la danse est aussi pour les hommes!) avaient vraiment cette expression d’adoration sur le cœur et des choses se mettent gentiment en place, ce qui me réjouit.

Ch.: Fais-tu une différence entre adoration et louange, et si oui laquelle?

Sylviane: Oui, même si nous ne pouvons pas vraiment les séparer. J’ai sur mon cœur que nous devrions toujours commencer par l’adoration afin que nos cœurs soit purs, reconnaissants et remplis d’amour. Dans l’adoration, je mets vraiment Dieu à la première place; j’accepte son amour, je reconnais sa puissance, son autorité, sa gloire et sa sainteté. Je m’humilie devant lui, je me soumets, je l’adore librement.

Dans la louange, à travers la danse, j’accepte les bontés du Seigneur; je laisse aller ma joie et ma reconnaissance. J’abandonne mes tristesses et mes maux; mon cœur est prêt à recevoir et à donner. Je vis donc profondément chaque chant en exprimant par un mouvement, un geste, un foulard ou une bannière chaque parole chantée durant la louange ou librement sur une musique. Au fond de mon être, tout s’imprègne, se concrétise… De plus, c’est libérateur! Je sens vraiment la présence de l’Esprit saint, de Dieu, mon Père, et de Jésus, mon Sauveur.

Ch.: Encore une pensée pour conclure?

Sylviane: L’adoration et la louange profondes permettent au peuple de Dieu de fixer les yeux sur lui et d’ouvrir leurs oreilles spirituelles, afin de mieux faire pénétrer le message (prédication), les textes bibliques et les prières lors du culte communautaire ou personnel. Le cri de mon cœur est d’avancer toujours plus sur le chemin de l’adoration et de la louange, d’être libre pour mon Seigneur. Je remercie Dieu du don qu’il m’a fait, et je désire surtout lui obéir.

Anne Kreis

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