Sexualisation de l’école
Des changements importants mais insidieux se déroulent dans les couloirs des décideurs scolaires en matière d’éducation sexuelle. Gros plan sur un dossier scandaleux.
Un peu d’histoire
En 2008, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a mandaté la Haute école pédagogique de Lucerne (PHZ) pour élaborer les fondements pédagogiques d’un cours d’éducation sexuelle destiné aux enfants de tous les cantons suisses, dès la maternelle. Elle prépare donc ces programmes, ainsi que le matériel pédagogique qui les accompagne et a commencé de les tester en 2011 dans le canton de Bâle-Ville. A la suite d’une plainte déposée devant le Tribunal cantonal de Bâle, ce cours a été suspendu.
En réaction à ce cours, une pétition a récolté 91 800 signatures en trois mois et a été déposée en octobre 2011 à la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP), qui entend y répondre à une date ultérieure. Les pétitionnaires protestent contre l’introduction, dans trois ans, d’un cours d’éducation sexuelle harmonisé dans tous les cantons; ils se sont aussi émus du matériel (le Sexbox) que les écoliers bâlois ont testé: entre autres choses un pénis en bois et un vagin en peluche.
Mais une pétition n’est pas contraignante et il a fallu lancer une initiative populaire au printemps 2012 pour s’assurer que nos autorités politiques et scolaires n’allaient pas noyer le poisson, mais seraient obligées de porter le débat devant le peuple et le laisser décider.
Le centre de compétence pour l’éducation sexuelle de la PHZ sera dissout en été 2013, à la suite de la décision de l’OFSP de ne plus le subventionner (1 270 000.‒ de francs de subventions répartis sur quatre ans et demi).
Education sexuelle à l’école obligatoire: ce qui est prévu
Des cours d’éducation sexuelle contenant des instructions pratiques pour les enfants à partir de quatre ans, c’est ce que projette la CDIP. Ces leçons, qui seraient obligatoires pour tous les élèves de quatre à quinze ans, ont été planifiées à l’insu de ces directeurs cantonaux, pourtant responsables de la conception de tout l’enseignement. Les projets de la PHZ sont radicaux et scandaleux; nous y trouvons des instructions détaillées ou des liens (recommandés) concernant des pratiques sexuelles concrètes telles que sodomie, fellation, rapports homosexuels, etc. Certains auteurs se perdent dans des propos sexuels vulgaires et la limite de la pornographie est régulièrement franchie (par exemple la poste bâloise a refusé de distribuer les papillons tous ménages qui devaient informer la population sur le contenu du cours, parce qu’ils contenaient des images pornographiques). Nous ne pouvons nous empêcher d’avoir des doutes sur ces «éducateurs sexuels»; sont-ils pédophiles, avides de pornographie?
Une idéologie qui ruine la famille
Les cours d’éducation sexuelle prévus par la PHZ se fondent sur l’idéologie du genre qui revendique l’«équivalence de toutes les orientations sexuelles». Ce courant de pensée décrie le mariage et la famille comme une «contrainte bourgeoise» dont il faut enfin se libérer. D’après cette idéologie, le genre d’une personne n’est pas fixé d’après son sexe biologique. On veut enseigner aux enfants (à partir de cinq ans) que le genre et l’identité sexuelle d’une personne ne sont pas fixés une fois pour toutes, mais qu’on peut les choisir et en changer. La transsexualité y est revendiquée comme un droit de l’homme.
Autorité parentale bafouée
Les parents ne peuvent pas influencer le contenu des cours, ni les moyens utilisés. On veut aussi leur interdire de faire dispenser leurs enfants de ces leçons, alors même que l’éducation sexuelle est un devoir qui incombe en premier lieu aux parents. Dans une démocratie, il est inadmissible qu’un tel cours soit introduit derrière le dos des directeurs cantonaux de l’instruction publique, qui sont directement responsables devant le peuple. Il est aussi inacceptable que toute intervention parentale soit exclue.
La Constitution fédérale suisse accorde une protection particulière à la famille (art. 14 et 41 c) et reconnaît par là son rôle primordial dans la société, ainsi que les racines chrétiennes qui ont donné naissance à notre pays. La famille est un mode de vie privilégié en Suisse; le souverain l’a arrêté expressément. C’est donc une violation de la Constitution fédérale que de chercher à arracher les enfants à l’autorité parentale en vue d’une éducation sexuelle motivée idéologiquement et dont les contenus ne se distinguent parfois pas de la pornographie.
Les enfants du degré primaire sont à la merci des idéologies dispensées à l’école, car ils ne disposent pas du recul et des références nécessaires pour remettre en question ce qu’on leur enseigne; ils risquent donc d’intégrer toute information scolaire comme véridique. Ils se trouvent dépassés et profondément troublés par des contenus sexualisés, voire pornographiques, qu’ils n’arrivent pas à digérer. Inviter expressément des enfants à essayer des pratiques sexuelles sur eux-mêmes ou sur leurs camarades du même ou de l’autre sexe, c’est clairement violer la protection que la Constitution garantit explicitement aux mineurs (art. 11). Si des projets anticonstitutionnels se mettent en place à l’école obligatoire, il est impératif que les directeurs cantonaux de l’instruction publique interviennent sans délai et assument personnellement la pleine responsabilité de l’éducation sexuelle scolaire dans leurs cantons respectifs. En outre, les parents qui ne sont pas d’accord avec l’éducation sexuelle scolaire doivent pouvoir faire dispenser leurs enfants de cet enseignement sans autre justification.
L’initiative
Malgré la tempête d’indignation que l’introduction du Sexbox dans les écoles maternelles et primaires bâloises a déclenché dans tout le pays, l’OFSP veut introduire dans toute la Suisse ces cours d’éducation sexuelle obligatoires. Des enfants dès l’âge de quatre ans auraient à subir cette sexualisation précoce. Les parents n’auraient plus rien à dire! L’initiative populaire veut protéger les enfants d’une sexualisation dispensée par l’école et demande en conséquence que:
1. L’éducation sexuelle est l’affaire des parents!
2. Un cours destiné à la prévention des abus sexuels peut être dispensé dès l’école maternelle. Ce cours n’aborde pas l’éducation sexuelle.
3. Un cours facultatif d’éducation sexuelle peut être dispensé par le maître de classe aux enfants dès neuf ans révolus.
4. Un cours obligatoire sur la reproduction et le développement humains peut être dispensé par l’enseignant de biologie aux enfants et jeunes dès l’âge de douze ans révolus.
5. Les enfants et les jeunes ne peuvent être contraints de suivre un cours d’éducation sexuelle qui dépasserait ce cadre.
Anne Kreis
P.S. L'initiative a passé et nous en sommes reconnaissants; elle permettra d’imposer un débat public sur ce sujet sensible (nous avons plus confiance dans le bon sens du peuple que dans une certaine élite intellectuelle) et de défendre ainsi l’intégrité physique, émotionnelle et morale de nos enfants.
Sources:
‒ http://choisirlavie.ch/original/index.php/sexualisation-ecole-obligatoire/154-petition
‒ Futur.ch, magazine 1-2/2012
‒ Impulsion, magazine de l’UDF de mai 2013