L’amour vrai attend
Partant du constat qu’il est difficile pour un jeune de résister à la pression du «tout le monde le fait», quelques chrétiens américains eurent l’idée d’un mouvement de jeunes qui s’engageraient à rester vierges jusqu’au mariage et à s’encourager mutuellement dans ce sens. L’amour vrai attend était né – c’était en 1993 – et eu d’emblée un succès foudroyant: en quelques mois, des dizaines de milliers de jeunes avaient personnellement pris et signé cet engagement, montrant par là l’aspiration de leur cœur à la pureté et leur besoin de savoir qu’ils ne sont pas tout seuls.
Très rapidement, le mouvement sort des frontières et gagne l’Europe; aujourd’hui, L’amour vrai attend unit de très nombreux jeunes dans cette vision chrétienne de l’amour, de plus en plus à contre-courant du vécu de notre époque. En Suisse et en France, il publie de temps en temps des témoignages et des encouragements, et organise un rassemblement une fois dans l’année.
Interview: Un jeune qui n'a pas attendu...
Ch: Pourrais-tu d’abord te présenter à nos lecteurs?
Y: Disons que je m’appelle Yann, j’ai 17 ans, je finis le collège et j’envisage d’aller au gymnase ou de commencer un apprentissage l’année prochaine.
Ch: Et qu’est-ce qui a changé dans ta vie depuis que tu as perdu ta virginité?
Y: Waou, par où commencer… ça a été un vrai combat, même en dehors de ma relation avec Dieu. Il me semble que d’avoir eu des relations sexuelles m’a rendu insensible et plutôt cynique.
Ch: Insensible? Comment ça?
Y: Je sais pas trop comment l’expliquer, disons que tu commences à sortir avec quelqu’un en imaginant plein de trucs sur ce qui va se passer quand tu feras l’amour avec. La première fois, ce sera fabuleux; maintenant, tout ça c’est derrière…
Ch: Pourquoi?
Y: Parce qu’il y a des situations pas faciles à assumer ensuite. Comment va réagir la femme que j’aime, si je lui dis que je ne suis plus vierge, alors qu’elle a attendu le mariage. Vais-je devoir le lui cacher? Vous allez peut-être me trouver un peu romantique, mais j’aurais aimé pouvoir montrer à la femme de ma vie que j’avais attendu pour elle.
Ch: Revenons un peu en arrière. Etais-tu amoureux de la fille avec qui tu as fais l’amour?
Y: Je pensais l’être. C’était une fille vraiment super et nous nous entendions si bien que j’imaginais qu’elle pourrais très bien être la femme de ma vie. Maintenant, je réalise que la honte d’avoir fait ce qu’on a fait a tout fichu par terre.
Ch: Qu’est-ce qui vous a fait craquer?
Y: C’est pas juste un truc, y a un million de petites erreurs qui nous y ont conduits.
Ch: Du style?
Y: Tu veux une liste?
Ch: Non, pas du million, mais... (rires)
Y: Ok, premièrement, on passait trop de temps complètement seuls les deux, c’était notre choix. Même si on savait ce qu’il fallait éviter, on le faisait quand même et, petit à petit, ça a glissé toujours plus près de la ceinture. On a commencé à perdre le respect que l’on avait l’un pour l’autre, on n’en avait jamais assez, ou on en voulait toujours plus et voilà. Quelqu’un a dit : «On peut mesurer ta force de caractère à la façon dont tu te comportes en privé». J’irai plus loin en disant qu’on peut mesurer ta force de caractère à la manière dont tu te comportes avec ta copine.
Ch: Aïe, j’avais jamais considéré les choses sous cet angle, tu es toujours avec cette fille?
Y: Non, c’est fini.
Ch: Tu la croises encore?
Y: Ouais, je la vois de temps en temps, mais on ose à peine échanger un regard. C’est pas évident (long silence). J’aimerais qu’il y ait un moyen de remonter le temps. Tu ne connais pas vraiment ce qu’est la dépression tant que tu n’as pas commis l’irréparable dans un des domaines de ta vie. C’est comme traverser l’Atlantique à bord d’un vieux coucou, y a toujours un moment où, quoi qu’il arrive, tu ne peux plus revenir en arrière, c’est trop tard…
Ch: Comment as-tu vécu tes relations amoureuses depuis cette rupture? As-tu, pardonne-moi l’audace, tiré la leçon de cette expérience?
Y: (soupir) C’est assez gênant, mais… non, j’ai reproduit le même schéma, j’ai eu des relations sexuelles avec une autre fille. C’était comme ça, vu que, de toute façon, le vœu était rompu, pourquoi s’acharner? Mais bon, une fois de plus, je n’en ai rien retiré de positif non plus.
Ch: Et aujourd’hui, tu continues sur la même voie?
Y: Je me suis récemment réengagé avec L’amour vrai attend. C’était pas facile à faire, parce que j’avais déjà perdu un peu de moi-même et blessé deux filles que j’aimais vraiment; mais Dieu est avec moi dans cette épreuve et je sais qui est l’accusateur dans cette histoire.
Ch: Qu’est-ce que tu veux dire?
Y: L’accusateur, c’est Satan qui ramène constamment à mon esprit toutes ces saletés. Je n’aurais jamais dû lui laisser le dessus dans aucun domaine de ma vie, parce qu’il s’en sert chaque jour pour me culpabiliser. C’est comme si, chaque fois que je veux servir Dieu ou l’adorer, Satan me rappelle mon passé.
Ch: Tu veux dire qu’il se sert de ces choses pour te maintenir spirituellement hors du coup?
Y: Exactement. Je comprend pourquoi Jésus a dit que l’ennemi vient pour voler, tuer et détruire (Jean 10 :10)
Ch: Merci de nous avoir partagé un peu de tes luttes et de la guérison que Dieu opère dans ta vie. Voudrais-tu dire encore quelque chose à nos lecteurs?
Y: Simplement, ne faites pas comme moi. Je vous promet que ça ne vaut pas le coup. Le plaisir durera peut-être une heure, mais le prix à payer, lui, durera toute votre vie. Dieu pardonne et oublie, mais pas vous. Vous devrez subir le souvenir de tout ça pendant un bon moment!
Tiré du site www.truelovewaits.com et traduit par T. Lesquereux
Pour plus d’informations ou pour une éventuelle présentation dans ton groupe de jeunes, contacte: pour la Suisse: L’amour vrai attend, Case postale 65, 1213 Petit-Lancy 1 -- pour la France: L’amour vrai attend, 16, impasse Uranus, 93600 Aulnay-sous-Bois pour voir leur site web : www.lifeway.com/tlw/
