Edito 102 - Jeux vidéo
Violence sur écran: ce n'est qu'un jeu?
Quoi de plus banal qu'un meurtre sur petit ou grand écran? Quoi de plus banal que le fait de tirer sur des petits hommes verts par console interposée? Quoi de plus banal que la baston ou la guerre virtuelle? De toute façon, on sait bien que ce n'est pas pour de vrai. Aussi, à quoi bon consacrer un dossier à ce sujet? Si la playstation n'est qu'un passe-temps au même titre que la pêche à la ligne, alors, effectivement, ce dossier n'est pas nécessaire. Bien au contraire, nous faisons dans le légalisme de mauvais goût, de celui qui fait de la mauvaise pub à Jésus. Mais examinons un peu le problème avant de nous décider...
Lorsqu'il s'agit d'évaluer un jeu vidéo, un des critères incontournables est son réalisme. On cherche, par la technique, à atteindre un niveau d'illusion parfaite. Le but ultime à atteindre est la réalité virtuelle, c'est-à-dire une illusion tellement bonne qu'on se croit dans la réalité. L'idée est de gommer la différence entre illusion et réalité. La pub Nintendo est d'ailleurs fondée sur ce principe: le joueur ne sait plus très bien s'il est dans son salon ou dans son jeu.
Et c'est précisément là que le problème se pose! Si l'illusion devient (presque) la réalité, nos réflexes et notre comportement risquent bien de s'y laisser prendre aussi. Et de se croire dans Formula 1 la prochaine fois qu'on s'installe derrière un volant! Que dire, alors, de Total Annihilation?
Bon, alors on brûle nos télévisions et nos consoles sur la place du village en dansant autour? Non, bien sûr. Ce n'est pas parce qu'il peut y avoir des utilisations mauvaises d'un objet qu'il faut tout détruire (on n'est pas dans un jeu vidéo, tout de même). Nous sommes au bénéfice d'une liberté parfaite, acquise par Jésus à la croix. Mais la frontière entre faire bon usage de notre liberté et tomber dans le compromis est vite franchie. A terme, cela a transformé le feu dévorant de l'Evangile en une soupe refroidie.
Joël