Mangas – la déferlante!
Cette nouvelle mode des mangas, ou BD japonaise, déferle sur l’Europe depuis une dizaine d’années, tant et si bien que presque tous les éditeurs s’y sont mis. Elle a relancé le marché de la BD en Europe, dont elle représente environ le vingt pour cent des ventes (quarante pour cent de toutes les ventes de livres et magazines au Japon). Critiqués par les uns, qui jugent les mangas médiocres, trop violents et d’un érotisme débridé, adulés par les autres, qui les trouvent complexes, drôles et passionnants, ils sont partout et à la portée de chacun! Il y a vigilance et discernement à exercer toutefois!
Petit dico manga
Manga: bande dessinée en japonais; littéralement «image dérisoire».
Mangaka: auteur de mangas.
Otaku: accro de mangas.
Mécha: manga de robots guerriers.
Ecchi: manga érotique (Hentai: pornographique).
Shôjo manga: pour les filles (Redisu: pour les femmes adultes).
Shônen manga: pour les garçons (Seinen: pour les hommes adultes).
Goodies: produits dérivés (cartes, figurines).
Il en existe dans tous les genres: mangas de science-fiction, d’arts martiaux, de religion et de sciences occultes, de romances plus ou moins érotisées, d’histoires d’horreur ou fantastiques, de récits réalistes ou policiers… il y en a pour tous les goûts! Ils se caractérisent par un graphisme surprenant, un rythme vif, un découpage très cinématographique et une profusion de gros plans qui font vibrer davantage le lecteur et rythment mieux l’action, mais qui appauvrissent la narration, qui reste assez primaire. Le héros agit toujours au premier plan, comme s’il guidait le lecteur qui ne peut s’identifier qu’à lui.
Une histoire à succès peut atteindre cinq mille pages et durer des années. Reflet de l’époque, le manga tire ses racines de la tradition japonaise de la caricature qui remonte au sixième siècle et sa vitalité des vieilles légendes et de l’histoire. C’est un mélange explosif! Voilà pour l’essentiel. Mais quand nous nous penchons sur les catalogues de mangas… nous sommes édifiés! Voici quelques citations desdits ouvrages, sans référence aux titres auxquels nous n’avons pas vraiment envie de faire de la publicité:
- A l’époque des samouraïs, Tobé était un assassin sans pitié, condamné à mort à l’âge de 16 ans. Depuis, il erre en enfer, mais ce séjour n’a nullement émoussé son agressivité. Un jour le seigneur-démon Emma lui propose un marché: il obtiendra le salut de son âme à condition d’éliminer cent huit fautes ou démons en cent huit jours…
- Avant de mourir, la maman de Haruko lui a révélé ses dons de magie et lui a transmis son nom de sorcière et un chat messager des dieux…
- … il rencontre alors des femmes qui vont l’initier à une culture de la sexualité dont il ne soupçonnait pas l’existence, celle de la sexualité vécue en communauté…
- Le manoir de l’horreur est une invitation à assister à des drames angoissants et morbides. Le rideau va se lever sur une succession de glissements progressifs vers l’horreur…
- Chaque volume est un recueil de petites nouvelles à l’humour grinçant et satirique de contes immoraux et d’histoires horrifiques.
- Les démons se sont éveillés. Les techniques secrètes du chamanisme et l’art du combat sont à l’œuvre pour sauver le Japon. Okinawa, archipel sacré, le protège des esprits démoniaques…
- Hitomi est une jeune fille qui s’adonne à la divination […] Lors d’une séance de pendule, elle est téléportée au royaume de…
- … est un manga de science-fiction au scénario complexe, […] truffé d’érotisme, qui nous entraîne dans une aventure pleine de suspense, riche en combats et en rebondissements…
- La représentation du sexe ou de la violence, clichés négatifs que l’on attribue souvent au manga (n.d.l.r.: on se demande pourquoi…), sert ici de trame à des scénarios solides…
Et croyez-moi, je n’avais que l’embarras du choix! Bien que ce ne soit pas le cas de tous les mangas, c’est quand même un genre qui baigne souvent dans la violence, le sexe et l’occultisme. Bref, ce n’est pas franchement le genre que Chaback vous recommandera les yeux fermés.
Anne Kreis