Interview d'un homme d'affaire: Kurt Buehlmann

Alors que j’étais au sommet de mon succès personnel et de mon orgueil, un homme d’affaires m’a parlé de Jésus; c’était juste au moment où j’entrais dans de grandes difficultés financières. J’étais entrepreneur en bâtiment et aussi promoteur immobilier. Mon seul et unique but était de gagner le plus possible d’argent. Je me suis mis à mon compte à l’âge de vingt-six ans et, à quarante ans, j’étais à la tête de quatre sociétés employant trois cents personnes, avec une fortune d’environ trente millions d’euros; et mon ambition était d’atteindre beaucoup plus, le demi-milliard…

Je suis persuadé que j’aurais réussi s’il n’y avait pas eu un changement de loi interdisant la revente des biens immobiliers… C’était le début de la fin: endettement, remboursements de crédits (aussi ceux de mes partenaires, disparus par maladie ou suicide, car nous étions solidaires pour les prêts immobiliers, interdit dans Proverbe 22:26-27). Les crédits associés à cette solidarité se chiffraient à environ cent millions d’euros. C’est à ce moment que cet homme m’a parlé de Jésus, quand tout s’écroulait autour de moi, les sociétés, ma fortune, ma première femme… C’est alors que je suis entré dans une relation avec Dieu qui m’a vraiment sauvé la vie.
J’ai tout perdu, mais Dieu a tourné ensuite ces malédictions en bénédictions; j’ai vécu d’énormes miracles. J’ai eu le privilège de voir un immense Dieu à l’œuvre, capable de tourner les situations catastrophiques en bénédictions si on respecte un certain nombre de conditions bibliques: reconnaître ses erreurs, demander pardon, ne pas se révolter contre Dieu, apprendre l’humilité, louer Dieu en toutes circonstances…
J’ai rencontré Lis dans notre Eglise. Elle est une femme de Dieu, que son mari a abandonnée avec ses deux enfants quand elle est entrée dans la foi en Jésus-Christ. Elle a vécu deux fois la multiplication de la nourriture et encore d’autres miracles. Maintenant nous sommes ensemble dans ce ministère; nous nous complétons bien, elle est pour moi une sécurité et aussi un contrôle spirituel.

Dites-nous ce que vous faites…
Je suis un homme d’affaires, administrateur de plusieurs sociétés de PME dans divers domaines (immobilier, vente de vins, salon de coiffure et aussi un bureau de conseils dans les domaines de l’immobilier, des finances et de l’économie). J’assume aussi la présidence d’une fondation chrétienne (Fondation Innov.ch pour «Innovation chrétienne») avec ses propres locaux à Aubonne et à Lausanne (plus de mille deux cents mètres carrés de bureaux qui hébergent une quinzaine de sociétés/organisations). Avec Lis, je suis actif en Suisse, en France, en Allemagne, en Afrique, etc., dans un ministère d’enseignement au sujet des finances et de l’économie sur le fondement des principes bibliques.

Comment définissez-vous le ministère d’administrateur?
L’administrateur est un gérant qui dirige une société d’une manière fidèle pour le compte de son propriétaire. Sachant que tout appartient à Dieu, nous sommes des gérants de la propriété de Dieu.

Selon la parole de Dieu, comment bien gérer ses finances?
Il y a dix fois plus de versets en relation avec l’argent, les biens et les richesses qu’en relation avec la foi ou le salut. Non pas que l’argent soit plus important, mais c’est un sujet très délicat. Ce thème est à mon avis assez méconnu dans les milieux chrétiens; il est resté longtemps tabou. Je pense que cela vient du fait que l’esprit qui est derrière l’argent, Mammon, ne veut surtout pas que l’Eglise aborde cette problématique et connaisse la vérité à ce sujet, car, «si quelqu’un connaît la vérité, il devient libre». Pour moi, c’est un sujet d’actualité absolu parce que les temps actuels ne nous permettent plus de continuer sans savoir comment fonctionnent l’argent, le royaume de Dieu, le système du monde, etc.
Quand nous commençons à étudier l’argent et tout ce qui va avec, nous avons automatiquement d’autres thèmes qui montent à la surface. Nous constatons aussi que la foi des gens grandit quand nous abordons ce sujet. C’est donc aussi un cheminement pour les emmener dans une nouvelle dimension de leur foi en Dieu. Les gens découvrent que Dieu n’est pas seulement le Dieu du dimanche, mais aussi celui de notre activité professionnelle et un Dieu qui peut pourvoir à tous nos besoins.
C’est vite dit, mais c’est un peu plus difficile de le croire et de le vivre dans sa vie privée et professionnelle. Nous voyons régulièrement des chrétiens qui sont toujours dans la misère et qui n’arrivent visiblement pas à s’en sortir. Où est le problème? Trop souvent, nous cherchons la faute chez Dieu, mais ce n’est pas chez lui qu’il faut la chercher. L’expérience montre que, quand nous commençons à creuser, nous trouvons toujours la faille chez l’homme: de la désobéissance, du non-pardon, de la rébellion, du péché, etc. Il suffit de corriger le tir pour faire sortir les gens concernés des problèmes en leur apportant la connaissance de la vérité selon la Bible.

Que pensez-vous de la situation financière actuelle dans le monde? Pouvez-vous nous donner quelques directives pour faire face aux crises?
En janvier 2007, j’ai eu une vision d’un tsunami économique et financier qui venait sur le monde; je l’ai notée dans un carnet. Cette vision est publiée sur le site de l’organisation www.crownlife.ch. Entre-temps, une première vague de ce tsunami a déferlé, mais le «gros» reste à venir. Le système financier est en voie d’éclatement. On essaie de le tenir à flot avec des milliards, voire des centaines ou des milliers de milliards, injectés partout dans le monde par les pouvoirs publics, ce qui fait augmenter les dettes publiques à un niveau qui, à mon avis, ne permet plus leur remboursement.
Voici une image parlante de ces dettes: un million d’euros en billets de cent euros correspond à une pile d’environ un mètre. Un milliard correspond donc à une pile de mille mètres ou d’un kilomètre. L’endettement de la France atteint bientôt une hauteur de deux mille kilomètres, les Etats-Unis frisent les quinze mille kilomètres, du jamais vu dans l’histoire des hommes! Il faut savoir que, pour financer ces besoins énormes d’argent, on est obligé de faire tourner la planche à billets à outrance. Cela a pour conséquence que ces billets ne sont plus que de l’argent imprimé, de l’argent sans vraie valeur. Pourquoi? Parce qu’en plusieurs étapes, la dernière en 1971, on a aboli l’attachement du dollar, comme monnaie de référence, à l’or (appelé «Gold-Standard»), et donc de la masse monétaire à l’or. Depuis, on peut imprimer de la monnaie comme on veut, sans se soucier de posséder sa contre-valeur en or ou en argent, qui sont, eux, la vraie monnaie de Dieu. Seulement, il faut savoir que c’est précisément cet attachement de la monnaie à l’or qui protégeait jusque-là notre masse monétaire, car la Bible dit dans Aggée 2:8: «L’argent est à moi, et l’or est à moi, dit l’Eternel des armées.» Le non-respect de cette vérité biblique nous coûtera très cher!
Bien évidemment, il y a aussi l’appât du gain, l’injustice et la cupidité. La Bible en parle dans des termes très clairs. Nous voulons toujours plus, nous nous servons nous-mêmes et nous nous enrichissons égoïstement. L’esprit derrière l’argent s’appelle Mammon. Dans Matthieu 6:24, Jésus nous met en garde en avertissant que nous ne pouvons pas servir deux maîtres, Dieu et Mammon! Mammon est un esprit très puissant qui tient trop de chrétiens sous son emprise (esprit de pauvreté, peur de manquer, peur de l’avenir, peur de perdre son travail, etc.).
J’aimerais encore relever une vérité spirituelle très importante: pour créer de la richesse, l’homme doit travailler; c’est exclusivement par le travail que l’homme est capable de créer de la vraie richesse. Dans la situation actuelle, en particulier dans le système monétaire, on essaie de créer de l’argent avec de l’argent. Ce n’est pas possible, c’est virtuel, cela devient une économie virtuelle! La vérité est que l’homme ne peut pas créer quelque chose à partir de rien. Cela reste le privilège absolu de Dieu qui peut créer en ordonnant, donc simplement par sa Parole. Le diable veut nous faire croire que cela nous est possible, mais c’est un énorme mensonge!
Aujourd’hui, nous voyons le résultat de ce mensonge. Pour moi, c’était prévisible depuis un moment déjà et ce n’est de loin pas fini; je dirais même: le gros est devant nous! C’est pour cette raison que le peuple de Dieu doit très rapidement apprendre les vérités bibliques en relation avec l’argent et l’économie!
Je voudrais que l’Eglise devienne une lumière pour d’autres et que ses membres puissent apporter la preuve que, quand nous sommes honnêtes et obéissants, Dieu intervient, pourvoit et protège. Si nous continuons avec nos petites combines et nos magouilles, Dieu ne peut pas déployer sa bénédiction. C’est impossible, je l’ai vécu moi-même. Je me suis confié en Dieu et je l’ai laissé faire. La Parole dit aussi que «celui qui se laisse abaisser, l’Eternel l’élèvera» et «celui qui se laisse dépouiller, l’Eternel le lui rendra». Je l’ai vécu et je peux vous dire que cela en vaut la peine…

Source: Interview réalisée en mai 2009 en Corse lors d’un séminaire «Comment gérer ses biens selon les perspectives bibliques». Reprise de l’internet et complétée par Kurt B. avec les données de 2011.