L'histoire d'un jeune gothique
Steve* est un exemple classique de la manière dont certains jeunes adolescents, mal dans leurs baskets, dérivent petit à petit vers le gothisme et le satanisme.
Pour lui, tout a commencé au collège, où il est régulièrement victime d’insultes, de racket et d’humiliations de la part de pairs plus costauds que lui. Il n’ose pas en parler à ses parents et commence à angoisser. Le passage au lycée dans une autre ville lui redonne espoir; il veut se faire des amis et devenir quelqu’un d’autre.
A cette époque, il découvre le sulfureux chanteur Marilyn Manson; il est fasciné par ce personnage et sa provocation… et l’adopte comme modèle. Il s’habille tout en noir, ce qui inquiète ses parents. En fait, Steve cherche à calmer de vieilles angoisses de mort au travers de tout cet univers gothique: jeux vidéo, films d’horreur ou gores, chats et forums gothiques… Il s’intéresse à leurs symboles et découvre ainsi l’occultisme. «J’allais mal, et le gothisme n’arrangeait rien. Au contraire. Je sais que les gothiques ont horreur d’entendre ça, mais il y a quelque chose de malsain à vouloir cultiver la noirceur et la mélancolie; ça rend malade.» De fil en aiguille, par internet, il est amené à visiter des sites satanistes … où tout est très clairement expliqué: les symboles, les rituels, les prières à Satan. Steve va mal, il devient violent envers lui-même et envers ses parents, il fume de plus en plus de joints pour calmer les angoisses qui l’empêchent de dormir.
Lors de l’une de leurs habituelles visites nocturnes au cimetière, ses copains et lui renoncent de justesse à ouvrir un cercueil. Cela devient de plus en plus le cauchemar… Peu après, il fait la connaissance d’un vrai sataniste sur un chat. Invité à participer à une messe noire, tous deux prennent rendez-vous pour discuter dans un premier temps. Le gars évoque des sacrifices humains. Cela fait réfléchir Steve qui trouve que, décidément, ça va trop loin. Il n’ira pas.
Il cherche même à faire machine arrière, mais se trouve prisonnier de l’univers glauque qu’il s’est construit. Il n’ose pas parler à ses parents depuis qu’il les agresse et ne trouve personne à qui il oserait se confier. Rongé par la honte, il a peur d’être jugé. Après la troisième tentative de suicide, il se retrouve à l’hôpital où il fait la connaissance d’un couple qui cherche à l’aider. Steve saisira cette chance, renouera avec ses parents, divorcera d’avec le noir et le morbide… non sans l’aide de psychiatres. Il commence à retrouver un équilibre et à se reconstruire... une chance, une lucidité et une force que n’ont pas forcément tous les jeunes qui s’engagent sur cette voie!
* Prénom fictif
