Influences ténébreuses
Je m’appelle Alexandre et j’ai trente ans. Je suis né à Bordeaux, en France, mais mes parents, par amour de la montagne, sont venus s’installer en Haute-Savoie, à coté du mont Blanc (et de la Suisse)! Ils se sont séparés quand j’avais trois ans et je suis resté vivre avec ma mère qui s’est rapidement remariée. C’est vers l’âge de sept ans qu’elle a commencé une démarche de conversion dans une église pentecôtiste. J’ai été interpellé par sa foi et ai commencé à découvrir l’école du dimanche. Mais je n’en garde pas un très bon souvenir.
Au moment de mon adolescence, son couple étant en crise, ma maman a décidé de me confier à mon père qui habitait le sud de la France. C’est dans ce contexte que je me suis fait de nouveaux amis, que j’ai commencé une nouvelle vie et que de nouveaux horizons se sont ouverts devant moi. Je me suis mis à fréquenter différents groupes hétéroclites de jeunes alternatifs: punks, hippies, gothiques, rappeurs, rastas, artistes et musiciens...
Le fait de dealer un peu m’a aidé à découvrir rapidement ces différents mondes. Je me suis particulièrement lié à deux «chevelus» de dix-sept ans, habillés tout en noir: Florent*, fils de gendarme, blond, fan de Cannibal Corpse, de films d’horreur à effets spéciaux, de jeux de rôles, et Jimmy*, brun, fan de Ludwig von 88, apprenti chaudronnier, habitant dans une cité ouvrière. Nous organisions souvent des soirées bière dans les bois autour d’un grand feu.
Nous avions une grande loyauté les uns envers les autres dans un esprit chevaleresque médiéval et celtique. Petit à petit, mes amis ont eu de l’intérêt pour le black metal et ont commencé à en composer des morceaux. Ils en ont découvert aussi l’esprit et se sont intéressés au satanisme, initiés par des copains qui étaient, pour certains, influencés par leurs parents. Nos soirées ont commencé à rassembler tous les black métalleux de la région ainsi que des personnes plus âgées dont des satanistes, sorcier(ères) ou luciférien(nes); nous avons commencé à squatter les cimetières. J’ai eu l’occasion de me rendre chez plusieurs de ces personnes. Pour certaines, leurs croyances ne se remarquaient pas, elles étaient bien intégrées dans la société. Cependant d’autres étaient marquées par leurs pratiques, comme Georges*, trente ans, le cliché du sorcier, visage cadavéreux, yeux exorbités, employé des pompes funèbres... et dont «l’antre» ressemblait à celui de Gargamel: des rayonnages entiers de grimoires, des meubles remplis de fioles à base de plantes toxiques (belladone, jusquiame, ciguë...), abat-jour en os, armes sacrificielles, odeurs moites et putrides, obscurité jour et nuit, chat noir, crapauds en liberté... Etant respectueux de leur religion, j’ai été le confident de leurs soirées morbides auxquelles je n’ai jamais voulu participer par méfiance envers toutes spiritualités. Lycanthropie, messes noires, invocations, libérations de la conscience, profanations de lieux de cultes chrétiens et de sépulcres, apologie du mal et de la folie, nécrophilie... toutes ces choses abjectes les passionnaient et les détruisaient.
J’ai commencé à m’éloigner de ces gens tout en gardant la loyauté réciproque que nous avions avec Florent et Jimmy. Jusqu’au jour où j’ai appris par Florent que Jimmy s’était fait arrêter par la gendarmerie en rôdant seul dans un cimetière la nuit. Nous sommes allés prévenir Georges et c’est chez lui que nous avons, à notre tour, été interpellés. Il y a eu en tout huit arrestations. Je suis libéré après vingt-quatre heures de garde à vue, avec une plainte pour des photos de moi posant sur une tombe dans un cimetière. Les journaux étalent les horreurs commises par mes amis et mes copains: soixante profanations de cimetières, des morceaux de corps entreposés dans des appartements, dont un corps d’enfant dans son cercueil, des ustensiles de messes noires... Toute la France est sous le choc. Les journalistes et les psychologues essaient de comprendre cette première profanation non raciste et non antisémite. «Comment ces jeunes en sont-ils venus là? Certains ont connu la mort d’un proche, mais est-ce la raison?» Ni l’idéologie sataniste ni les parents adeptes n’ont été mis en cause par la justice.
La justice m’a interdit de revoir mes amis et, suite à un déménagement, je n’ai plus eu beaucoup d’occasions de les rencontrer. Je sais que Jimmy organise régulièrement des festivals de black metal dans le sud de la France et que, bien qu’étant antifasciste quand je l’avais rencontré, il a intégré le groupe néonazi de Marseille, qui a une idéologie proche du satanisme. Florent est D. J. dans des boîtes SM électro ainsi que sculpteur de corps décharnés en latex. Georges s’occupe, malheureusement pour elles, de personnes âgées à domicile.
Par ces rencontres, j’ai découvert qu’il existe réellement une puissance et un monde spirituel maléfique qui a influencé mes deux amis et a détruit une partie de leur conscience. Pourtant le prêtre exorciste du diocèse les a rencontrés et les a mis en garde face à ces dangers.
A dix-neuf ans, je suis parti vivre dans le nord de la France pour suivre des études dans l’audiovisuel. J’y ai rencontré Sophie, amie avec laquelle j’ai vécu. Elle avait des problèmes d’ordre spirituel dus au fait qu’elle avait pratiqué la magie et le spiritisme. Pour l’aider, je l’ai mise en contact avec ma maman, qui l’a accompagnée dans un cheminement de conversion et de délivrance. Ne pouvant aider Sophie sans m’engager moi-même, je me suis donc également intéressé à la foi chrétienne; c’est ainsi que j’ai fait un pacte avec celui qui a vaincu les autorités et les dominations, Jésus.
Après ma conversion, j’ai rencontré les Jesus Freaks allemands, dont certains sont gothiques ou métalleux. Ils se réunissent autour de Jésus en créant des églises dans leurs cultures alternatives et partagent le message de libération de Jésus dans leurs milieux et par la musique qu’ils aiment. Le black metal ayant souvent une connotation spirituelle sataniste, s’il est chrétien on l’appelle le unblack ou le white metal, dont font partie des groupes comme Horde, Antestor, Crimson ou Thorn.
Jésus apporte la solution aux personnes prisonnières de toutes tyrannies obscures, quelle qu’en soit l’intensité. Il faut juste avoir le courage de lui confier toute ta volonté. Tu peux recevoir une aide personnelle en contactant certains pasteurs ayant une expérience dans ce domaine ou le diocèse catholique de ta région (les diocèses ont tous un prêtre spécialisé dans ce domaine). Tu peux aussi m’écrire sur Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..
Alexandre - *Les prénoms ont été changés
Alexandre est aujourd’hui marié et ils ont le projet de vivre dans ces milieux alternatifs durant quelques années pour y être témoins de Jésus-Christ.