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Que penser du monde fantastique de Tolkien?

L’œuvre de Tolkien contient une certaine morale chrétienne et biblique, mais pas son message essentiel: la nécessité de la rédemption et la bonne nouvelle du salut. Or, il ne s’agit pas de se convertir au «bien», mais à Jésus-Christ!

  • On y retrouve souvent un mélange de mythes, de légendes païennes et d’évangile. Or Dieu n’aime pas les mélanges et nous appelle à séparer, mettre à part.
  • Chacun peut y voir et y trouver ce qu’il veut: l’évangile, la réincarnation, l’auto rédemption… ce qui en fait un ouvrage syncrétiste, très nouvel âge.
  • La qualité du récit, et aujourd’hui du film, est telle qu’on est immergé dans l’histoire; d’où la très grande fascination ressentie par un public nombreux.

John Ronald Reuel Tolkien est né en Afrique du Sud en 1892. Orphelin de père à l’âge de 4 ans, il a été élevé en Angleterre, près de Birmingham, dans un village des Midlands (= Terres du Milieu… coïncidence?). C’est sa mère qui l’élève, avec son frère, mais elle meurt du diabète lorsqu’il a 12 ans. Il est alors placé sous la tutelle d’un père catholique et fréquente des écoles privées catholiques avant d’étudier à l’université d’Oxford; puis il participe à la première guerre mondiale comme jeune sous-officier dans les tranchées de la Somme. Par la suite, il a enseigné l’anglo-saxon à Oxford. Il parlait couramment le latin, le grec ancien et de nombreuses langues vivantes. Ceux qui l’ont connu évoquent sa prodigieuse érudition, ses fortes convictions catholiques, son amitié avec son collègue C.S. Lewis, sa passion pour la mythologie celte, scandinave et germanique, ainsi que sa capacité de créer de nouvelles langues, appelées elfiques ou gnomiques, aux consonances galloises ou finnoises, plus d’une quinzaine en tout.

Au départ de son œuvre romanesque, il y eu d’abord des histoires fantastiques qu’il inventait pour ses trois enfants: Bilbo le Hobbit. Il mit dix-huit ans à rédiger la trilogie Le Seigneur des Anneaux, publiée en 1954. Avec un foisonnement de détails et un talent de conteur hors pair, Tolkien a construit tout un univers avec une histoire, des dieux, des peuples avec leurs coutumes, leurs langues et leurs mythologies, des créatures prodigieusement variées, des monstres, et des braves qui participent à des aventures héroïques. En toile de fond, on retrouve partout un combat incessant entre le bien et le mal. Tolkien affirmait qu'il écrivait des contes de fées pour adultes, et que ses récits étaient un prolongement du mythe de l'Atlantide, le célèbre continent perdu. Le livre se révéla rapidement au grand public et sortit du cercle d’initiés qui en avait fait leur ouvrage de référence. Ce fut le succès: le roman, traduit en dix langues, fut vendus à des millions d’exemplaires. Le Seigneur des Anneaux devint un véritable livre culte.

Déjà sujet d’un dessin animé, il fait aujourd’hui l’objet d’un film. J.R.R. Tolkien est mort à Bournemouth en 1973, laissant à son fils Christopher le soin de terminer la rédaction de son dernier grand roman, Le Silmarillion. Son influence s'étend au-delà de la littérature: sa mythologie a inspiré les hippies des années 1960, certaines chansons de Led Zeppelin, le cinéma fantastique (p.ex. The Willow de Ron Howard), ainsi que le très populaire jeu de rôles Donjons et Dragons. Terry Donaldson, Directeur d'un Centre du Tarot à Londres, propose à la vente un article à succès: L'Oracle du Seigneur des Anneaux. C'est, pour l'essentiel, un jeu de cartes inspirées par les romans de Tolkien, servant à recevoir des révélations et à pratiquer la divination.

Différence entre C.S. Lewis et J.R.R. Tolkien

Voici la question fondamentale que se posait C.S. Lewis au sujet de ses romans Les chroniques de Narnia: «A quoi l’histoire biblique (création, incarnation, mort et résurrection, rédemption, révélation) pourrait-elle ressembler dans un autre monde?» La réponse, en un mot, est le lion Aslan, figure de Christ dans la contrée de Narnia.

Tolkien, quant à lui, écrivait dans une de ses lettres: «En ce qui concerne Le Seigneur des Anneaux… j’avais l’intention de l’écrire pour qu’il se fasse l’écho de la pensée et des croyances chrétiennes.» Dans une autre lettre, il affirmera: «Il doit donc être dit que la raison d’être première de la vie, pour n’importe qui d’entre nous, est d’augmenter notre connaissance de Dieu, dans la mesure de nos capacités et par tous les moyens à notre disposition.»

On doit reconnaître qu’aussi bien dans les œuvres de Lewis que de Tolkien, les questions de moralité et d’intégrité sont présentes et abordées comme importantes et significatives. Tolkien, par exemple, illustre ce qui est droit et ce qui est mauvais, le bien et le mal, non seulement par les choix que font les personnages, mais aussi en montrant la façon dont ces choix affectent les autres. Ses récits soulèvent des questions comme les conséquences de la désobéissance, les mérites du sacrifice de soi, les effets nuisibles des sentiments négatifs (l’orgueil, l’avarice, la convoitise, la rancune, etc.) ainsi que la nécessité de s’acquitter de ses responsabilités pour le bien-être des autres, même lorsqu’elles sont difficiles et douloureuses.

Les contes de Lewis présentent des leçons morales similaires, mais les moyens de rédemption sont clairement bibliques. L’exemple le plus évident est la désobéissance d’Edmond, un garçon dont les dispositions de cœur vont l’entraîner à collaborer avec la méchante sorcière. Pour le secourir, Aslan s’offre lui-même en sacrifice; bien que tué, Aslan revient à la vie. Cet amour total persuade Edmond de ses mauvaises voies et l’amène à se repentir. Il devient finalement le roi Edmond le Juste de Narnia.

Il est beaucoup plus difficile de considérer, dans Le Seigneur des Anneaux, Gandalf comme une figure du Christ, même s’il s’est sacrifié, a été agréé et exalté, puis est revenu de la mort. Comme le précise l’auteur: «Gandalf n’est pas un être humain, homme ou hobbit,… on pourrait l’appeler un ange incarné, ainsi que les autres Istari, les sorciers, ceux qui ont la connaissance. … Pourquoi cette forme-là? Cela tient à la mythologie des Puissances angéliques du monde de ma fable. La mission de ces êtres est de former, de conseiller, … d’inciter ceux que menacent Sauron pour qu’ils entrent en résistance et mobilisent leurs propres forces.» (Correspondance, p. 202) A part le fait que Gandalf combat la magie noire au moyen de sa magie blanche et va jusqu’à se sacrifier, quelqu’un le comparait aux anges, devas et maîtres de la sagesse du système théosophique; il rappelle les maîtres ou esprits guides comme Djhawal Khul, qui inspirait des messages à Alice Bailey, spirite et prophétesse du nouvel âge.

En guise de conclusion

J’ai acheté un livre, Le monde légendaire de Tolkien, qui nous explique, d’un point de vue non chrétien, toute la symbolique et qui remonte aux sources qui ont inspiré l’écriture de cet ouvrage mythique. On peut y lire: «C’est l’un des plus grands romans initiatiques du XXe siècle, un classique de la littérature ésotérique. Dès sa parution, … ses adeptes surent en percer les messages symboliques cachés. … Tolkien a écrit un livre-enseignement qui autorise différents types de lecture et s’adresse à différentes strates de lecteurs. Il s’agit d’un enseignement spirituel et éthique. Les valeurs de la chevalerie médiévales y sont à l’honneur. De même que la symbolique de l’anneau, par nature féminine, ouvre la voie de la sagesse.» Est-ce cela que J.R.R. Tolkien voulait ? On peut penser que non, mais le fait d’être resté très flou dans son approche de  la présentation du salut, fait du Seigneur des Anneaux une œuvre typiquement nouvel âge.

Quelqu’un relevait: «La spiritualité du Seigneur des Anneaux s’accorde parfaitement avec le syncrétisme universel que nous propose le nouvel âge. Tous ceux qui refusent de reconnaître en Jésus le seul chemin et sont en quête d’une voie large et spacieuse susceptible d’intégrer toutes les spiritualités du monde trouveront là de quoi se rassasier.» Voici une partie des conclusions de ce livre: «J.R.R. Tolkien, dans la plus pure tradition druidique, réconciliait le paganisme et l’enseignement des Evangiles. Ce lecteur assidu de  la Bible connaissait parfaitement les légendes et les contes de nos traditions indo-européennes. … il a créé son propre monde, guidé sûrement par les puissances, par les Hobbits et par les elfes, par quelque chose d’inaccessible à la raison rationaliste.» (W.B. Yeats, p. 250)

Et plus loin: «Tolkien a écrit et/ou suggéré des faits, des légendes, des terres qui font de cet univers «Fantasy» une sorte de drogue pour ceux qu’il a touchés.» A bon entendeur !…

Alain Kreis

Sources: Le monde légendaire de Tolkien, de Marc-Louis Questin aux Editions Trajectoire

Nous vous signalons aussi que toute la série des chroniques de Narnia – 7 volumes – est enfin sortie au complet aux Editions Folio-Juniors.

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